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HISTOIRE

L’église d’ Authevernes, dédiée à la Sainte Vierge, appartenait à Helloin le Sénéchal au XIè siècle.

Vers 1030, Gosselin, compte d'Arques et sa femme Emeline fondent, près de Rouen, l'Abbaye de la trinité du mont et de sainte Catherine. Il y eut une pieuse émulation entre les seigneurs Normands pour la doter généreusement et Richard et Roger, fils d'Hellouin le Sénéchal lui donnèrent l'Eglise.

Cette donation rendit les bénédictins de la trinité patrons de l'Eglise et possesseurs du principal fief de la paroisse: Fief de Haubert qu'on appela aussi fief de sainte Catherine, du nom de la patronne de l'abbaye.

Le pape Adrien IV confirma en 1158 la possession d’Authevernes aux religieux.
Au XII ième siècle, la famille de Tournebus possédait à Authevernes un fief très important et réclamait, en raison de ce fief, le partage de l'Eglise mais, Guillaume de Tournebus effectua une transaction avec les religieux:
« Moi Guillaume de Tournebus ait concédé et loué à l'abbé et aux moines de la sainte Trinité du mont à Rouen tant, le droit que je réclamais sur l'Eglise d'Authevernes comme seigneur et Héritier de mon père dans ce même village ... pour cette concession, les religieux m'ont donné de la charité de l'Eglise vingt livres Angevines et un palefroi estimé vingt livres. »

Au milieu du treizième siècle, le Pouillé d'Eude Rigaud nous dit : « Authevernes était la onzième des 44 paroisses du doyenné de Baudemont; l'Eglise dédiée à la sainte vierge était à la présentation de l'abbé de Sainte Catherine; la paroisse avait soixante feux et la cure valait trente livres de revenu.

 

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Lors de l'invasion Anglaise, à cause de la misère du temps, l'Archevêque de Rouen fit en 1437 remise au trésorier de l'Eglise d'Authevernes de la rétribution qu'elle lui devait.

l'Abbaye de la trinité pillée par les Calvinistes en 1582 fut presque détruite lors des guerres de 1592 et 1593.
Henri IV fit démolir ce qui en restait en 1597 ; une Bulle du pape Clément VIII remit la même année la mense abbatiale à la Chartreuse de Gaillon et lors du partage des menses, Authevernes se trouva dans le lot des Chartreux.

En 1697, l'Eglise d'Authevernes avait un droit de dîme affermé de 56 livres ; Elle possédait une confrérie du saint Rosaire remontant au commencement du 16ème sc.

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ARCHITECTURE

L'Eglise est bâtie au centre du village au milieu de son ancien cimetière. C'est un édifice rectangulaire avec au nord du cœur, une tour soutenant le clocher. D'Est en Ouest :

La sacristie : on note d'abord une petite sacristie en colombages sur soubassement de pierre qui cache en partie, une baie occultée en tiers point à remplage trilobé, qui éclairait le pignon plat du cœur.

Le chœur: Du milieu du treizième siècle, construit en moellons de calcaire grossier, percé de baies en tiers point à deux lancettes tréflées, est épaulé par deux contreforts à deux glacis. Les rampants du pignon sont plus hauts que le toit, en bâtière recouverte de tuiles neuves.

La nef : Un peu plus basse que le chœur, la nef a été bâtie en 1785. C'est une construction soignée en moellons crépis, avec contreforts, baies cintrées et soubassement de pierre.

Le pignon ouest : Offre une façade entièrement en pierres de taille, percée d'une large porte carrée à crossettes datée de 1785.

La tour : (hors oeuvre au nord) supportant le clocher, elle est construite en moellons avec chaînage d'angle de pierres taillées, sans contrefort. Elle présente trois glacis qui ménagent des retraites successives. Le clocher carré avec égout retroussé a un abat-son sur chaque face. Il est surmonté d'une flèche octogonale un peu torse, coiffée par une épée de faîtage en fer forgé sommé d'une croix quadrilobée.

A l'intérieur, le chœur et la nef sont formés d'une seule travée. La charpente intérieure montre des lambris en voligeage jointif avec lianes  présentant quelques pendentifs. Elle est en tiers point dans le chœur et en plein cintre dans la nef. Entre le chœur et la nef existe une poutre de gloire avec le Christ en croix du 19ième SC.
Le maître-hôtel et sa contre table de la fin du 17 ième SC en bois sculpté avec pot à feu et niche malheureusement peint d'un marron triste) , présente au centre une toile ou figure l'assomption de la vierge, d'après JB Jouvenet (1646-1717) peinte en 1729 par un dénommé Bacouel. Les niches de la contre table abritent quatre statues du 18ième SC représentant une vierge à l'enfant, St Nicolas, St Laurent et St Taurin.
Au bout de la nef, contre le chœur et se faisant face, deux petits autels ornés de peintures religieuses. Sur l’autel latéral sud, une peinture du 18ième : Sainte Anne instruisant la sainte vierge.
Dans le chœur, on peut admirer un beau lutrin du 17ème SC. Autour du chœur et de la nef se trouve un chemin de croix en peinture.
En haut du pignon de la nef, un oculus avec un vitrail récemment restauré éclaire la charpente.
A droite de l'entrée, se tient le confessionnal et à gauche les fonts baptismaux.
Au dessus de l'entrée, une petite tribune pour les chanteurs et accessible par un fragile et petit escalier interdit aux visiteurs.
A gauche, à l'entrée du chœur, une petite porte donne dans  la tour du clocher. A l’intérieur, une construction en colombage permet d'accéder à la cloche et à son mécanisme à poids remonté toutes les semaines.
La cloche date de 1827 et est signée: « Morlet, fondeur à Vesly» Au fond du Chœur, à droite du Maître-Autel, une porte de chêne à caissons vraisemblablement du 13ème ou 14ème SC donne accès à la sacristie renfermant un chasublier.

En sortant de l'église, on pourra, le long des murs de la façade et de la nef, s'amuser à déchiffrer de nombreux grafittis ainsi qu'une petite plaque tombale du 17iéme SC.

Texte de J.P.Barthel

 

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JOURNEES PORTES OUVERTES


Dessin à la plume de Jacques Milet 1990

depuis juillet 2005 à Authevernes en association avec le "Pays du Vexin Normand", une plaquette d'accueil réalisée par Jac et Gisèle REMISE a été distribuée à chaque visiteur :

La journée "Portes ouvertes" est une bonne occasion pour l'église d'Authevernes de sortir de son incognito, même en l'absence de fresques et de sculptures ornementales dans sa nef qui existent en bien d'autres communes.
Mais comme on le dit en muséographie, les pièces mineures ne sont jamais à rejeter quand elles permettent de mettre les grandes en valeur.
Ainsi, en juillet, et dans toute sa simplicité, notre église apparait dans son cadre de verdure, au cœur de notre village fleuri, lequel est par ailleurs chargé d'anecdotes concernant notamment le souvenir des chartreux qui y vivaient autrefois.

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Chartreux à l’office dans le chœur de l’église

Les visiteurs auront sans doute à coeur d'apprécier la sobriété des lignes architecturales de cette paroisse, mise en chantier en 1785, quatre ans avant la Révolution française, sur d'anciennes fondations. On imagine les difficultés qu'elle rencontra dans une nation secouée par des actes souvent hostiles au clergé.
Enfin, et sans doute grâce à MM. Mignot, curés de Gisors et d'Authevernes (décédés en 1799 et 1816), l'église devint, une fois le calme retrouvé, le point central de la vie des habitants : point qui maintiendra en eux la foi, l'espoir et le courage d'imaginer un monde céleste plus charitable que celui dans lequel ils cultivaient la terre ici-bas. Faut-il souligner qu'en ces époques lointaines où les habitants se comptaient sur les doigts de la main à Authevernes, on ne pouvait pas édifier une cathédrale, mais une église à son niveau,peut-être plus touchante que d'autres, dont les richesses historiques et artistiques sont évidentes.


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Rosace à la Vierge et l'Enfant avant sa restauration
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Jeune sonneur de cloche d Authevernes

 

En ce qui concerne son "trésor secret", j`aimerais préciser que le curé Bramoulé, qui était en fonction dans les années d'après guerre, utilisait encore pour célébrer le culte, des pièces d'orfèvrerie remarquables, d'avant la Révolution (les plus rares), dont un ciboire du XVIIè siècle. Par prudence, ces objets exceptionnels, enregistrés au service des Antiquités et Objets d'Art du département de l'Eure, sont maintenant en sécurité hors de l'église.

Après l'office, les chartreux s'en retournent à la ferme de la Chartreuse
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Parmi les travaux réalisés ces quinze dernières années, et dont s'honore la commune, on peut citer la consolidation du clocher en 1990, comportant la mise en place du nouveau coq après l'envol de son prédécesseur les tableaux du Chemin de Croix réentoilés et restaurés en 1992, enfin en 1998, la réparation de la rosace dédiée à la Vierge et l'Enfant et le complet remaniement de la toiture.

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